Pourquoi remplacer le mot profiter par savourer dans le langage courant

Savourer, c’est l’éloge de la passivité, pas physique mais psychique. L'acceptation de ce qui est, sans attendre un résultat. Le mot profiter, quand à lui, est issu du langage marchand. Il est lié à l'exploitation ou à la maximisation d'une situation. Il nous force inconsciemment à agir, prendre, calculer. Savourer s’oppose par son essence même à notre société utilitariste, où tout est compté, jusqu’à notre temps libre.

💡🗣️Petit défi linguistique pour le week-end : remplacez le mot ᴘʀᴏғɪᴛᴇʀ par 𝒔𝒂𝒗𝒐𝒖𝒓𝒆𝒓.
Avec 𝒔𝒂𝒗𝒐𝒖𝒓𝒆𝒓 on célèbre ce qu’il vient, la véritable essence du carpe diem épicurien, “cueillir le jour” ☀️

𝑺𝒂𝒗𝒐𝒖𝒓𝒆𝒓 c’est l’éloge de la passivité, pas physique mais psychique. L'acceptation de ce qui est, sans attendre un résultat. Son étymologie nous ramène au latin “sapere”, signifiant  “être savoureux”. Le Larousse le définit comme: “prendre à quelque chose un plaisir extrême, complaisamment prolongé”.

Pʀᴏғɪᴛᴇʀ, quant à lui, vient du latin “profĭcere”,  signifiant “faire avancer” ou “tirer avantage de”. Il est issu du langage marchand et lié à l'exploitation ou à la maximisation d'une situation. Il nous “force à” agir, prendre, calculer.

𝑺𝒂𝒗𝒐𝒖𝒓𝒆𝒓 s’oppose par son essence même à notre société utilitariste, où tout est compté, jusqu’à notre temps libre. Nos loisirs ressemblent maintenant à une quête continue de performance. Nous voulons avoir des résultats tangibles pour les promouvoir in fine sur les réseaux sociaux.
Alors ce week-end, surtout, n'avancez pas, ne devancez pas, ne tirez pas avantage, juste 𝒔𝒂𝒗𝒐𝒖𝒓𝒆𝒛 🍹