🗣️🤳🏻 Regarder des vidéos à plein volume dans les transports, partager ses conversations téléphoniques en public, participer à des visioconférences au milieu d’un open-space… ces comportements sont devenus la norme.
Chaque jour nous nous concentrons corps et âmes sur des présences numériques, sans aucun échange de regards et encore moins de conversations avec les personnes autour de nous.
L’omniprésence des écrans et des écouteurs a détruit minutieusement le lien social. Que ce soit un simple échange aux caisses d’un supermarché à un véritable débat d’idées avec des personnes d’autres horizons, les algorithmes et autres biais de confirmation nous ont conditionné à rester “entre nous”, ceux de même condition, qui ont les mêmes centres d'intérêt et points de vus… abonnés aux mêmes mots clés.
Or ces rencontres et ces échanges sont indispensables au bien-être de l’animal social que nous sommes, et permettent de se construire une personnalité indépendante et adaptée à la diversité du monde.
Les conséquences sur nos sociétés sont massives avec notamment : une baisse de l’empathie estimée à 40% (1), une “épidémie de solitude” qui explose (2) et une dégradation de la santé mentale, particulièrement chez les plus jeunes (3).
Dans un monde traversé de multiples crises, la première lutte est maintenant de regarder l’autre, lui sourire et échanger. C’est de donner une chance à l'inconnu pour refaire société, sans quoi nous ne pouvons répondre aux défis collectifs qui nous attendent et faire mentir Margaret Thatcher qui en 1987 nous affirmait : « There is no society ».
Sherry Turkle, Seuls ensemble, L’Echappée, 2015
Une expression entrée dans le vocabulaire depuis qu’elle a fait l’objet d’un rapport de Vivek Murthy, l’administrateur de la santé publique (surgeon general) des Etats-Unis. Cf Article Le monde, Cécile Ducourtieux, publié le 7 octobre 2023
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